Je ris de l’absence de choses que je pourrais prendre au sérieux.
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L’évidence me surprend, tellement j’ai l’habitude de croire en mes mensonges.
L’angoisse me maintient en vie en me poussant à fuir lorsque je suis
sur le point d’abandonner.
Debout sur le rebord de la fenêtre. Je ne suis même pas sûr de réussir.
A quoi bon me faire mal ?
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Je n’aspire pas à la beauté, j’aspire à faire abstraction de la conscience
de ma laideur.
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Je suis mon unique centre d’intérêt ainsi que ma principale cause de
désarroi.
Que cherchent les archéologues enquêtant sur l’origine de l’homme ?
Le coupable ?
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Le plus terrifiant dans les ténèbres, c’est qu’il n’y a rien de défini
en elles.
Ma volonté découle-t-elle de la peur d’accepter mon manque de volonté
?
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Plus il est impuissant et plus l’individu est sain.
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Enfant, je croyais que le monde était artificiel et que Dieu, après
avoir joué avec moi toute la journée, me rangeait dans mon lit avant
d’aller se coucher.
Maintenant je sais qu’il s’amuse avec moi même la nuit.
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Je me détache en acceptant le sort auquel je suis lié.
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Je suis lâche : je préfère ne pas assumer l’inanité de mes actes.
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Souffler de dépit, pour signifier à l’air qui emplit mes poumons que
sa présence n’est plus désirée.
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Tant que je n’aurai pas achevé ma vie je me sentirai obligé de revenir
dessus.
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En anticipant l’échec des entreprises d’autrui je passe du baume sur
le manque d’avenir des miennes.
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L’absence de certitudes mène à la certitude de l’absence.
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Si je ne me faisais pas chier, je ne m’enthousiasmerais jamais.
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